1. |
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Intro :
Hé gadjo ! T’as déjà écouté l’écho d’la folie le soir lorsque se terrent les costards
Et regardé dans la pénombre ensorcelante les vibrations des rythmes bâtards ?
Les uns battent les caisses, d’autres scient les violons
Certains piétinent les secondes arrêtées
Des ombres s’improvisent chaman ou grillon
Et retardent l’aurore par ce bal endiablé
Ils abattent l’inertie, achèvent le murmure
Ils boivent au goulot, crachent et s’esclaffent
Ils vont, titubants, pisser contre les murs
Afin de faire fleurir les graffs
Ils s’enivrent, invoquent l’insensé
Flirtent avec les frontières de mondes étranges
Ils vacillent, les cernes noyés,
Puis hurlent au ciel à en déchoir les anges.
Ils enflamment l’instant, le vivent à l’excès
Car hier est oublié, demain n’est plus à tracer
Ref :
J’lève mon verre à ces fous embrasés
Qui ne cessent d’attiser leurs rêves de marmaille
J’lève mon verre et je m’en vais valser
Entre les rascals et la canaille !
Quand vient le temps du soupir des accordéons
Les yeux scrutent les ombres filantes
Toutes étoilées par la nuit et ses insufflations
Eclatent en ces coups de grâce ou de foudre qui les hantent
Alors ces fous…
Embrassent à l’aveugle, enlacent au hasard,
Balarguent aux inconnus leur palpitant déglingué
Ils dégainent à tout va leur pulsation en sautoir
Et flinguent à berzingue les âmes éthérées.
Ils s’amourachent à la moindre peccadille
Arrachent les prunelles du premier mignon
Et cette morale ? Ah ! Ils la grillent la fusillent
Font valdinguer l’amour pour étreindre la passion
Asile ! Ils ne cessent de le hurler
Dans tous les cœurs crépitants que ces aliénés déchirent
Ils veulent savoir que Demain est terminé
Puis aux premières lueurs se le redire
Certains ont beaucoup et d’autres ont assez
Mais eux, oh eux, remplissent un cœur percé.
Ref :
…
Ils viennent scier les barreaux de cette prison code barrée
Faire péter les codes moraux et cette putain d’mode au carré
Rêves et galets qui s’entrechoquent dans les poches
De ces gavroches qui cravachent les cravatteux avec des doubles croches
A ces décalés qui ne savent pas s’arrêter
Qui s’imbibent d’un présent en rêvant d’avenir
Ils se barrent le pouce en l’air lâchant les lassés
Laissant les vides de sang faner, se flétrir
Bois sans soif, amoureux des grands espaces
Ils bâtissent des palais sur des champs défrichés
Ils rythment d’éternelles musettes voraces
A bouffer d’l’onirie et valser, oh valser
Le vieux monde s’essouffle, il est à l’agonie
Hier n’est que cendres et demain n’est qu’utopie
Ref x2
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2. |
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Bienvenue
Bienvenue dans ma contrée, où ce n’est pas un contre un,
Si tu veux nous rencontrer, il suffira qu’on trinque.
Notre égo on l’a troqué, un soir on était contraints,
Et dans la pomme on a croqué, pour éviter les contraintes.
De quel côté marcher, j’ai trouvé mon versant,
Au son de l’archer, je pose mes vers sans
Insolence. Dans mes versets, la démence je l’ai déversé,
En silence j’ai su faire sans la violence des aversions.
Alors je prends le micro ainsi que je m’instruis
A la pointe du stylo que l’instru me construit.
Je méprends mon égo pour défendre les altruistes.
N’entend aucun écho et c’est bien ça qui m’attriste.
Armée de patience, comme ils sont armés de haine.
Nos rimes sont sciences et combattantes de la peine,
Trop d’insouciance, du coup des cœurs manquent à l’appel,
L’arborescence de nos ébats est une rengaine.
Ref :
Plutôt qu’gober ton prozac
Ajuster nos costards
On préfère claquer d’l’énarque
Aller courir sur les remparts
Bienvenue à bord, même si, au premier abord,
T'es pas convaincu par la zic qu'on élabore!
Instruments, métaphores; Bien vu, on est d'accord,
Rien d'moins qu'du Rap-Punk-Musette... Mets ça fort!
Des valeurs communes, check! On s'lance, pète tout,
S'applique à mettre en musique des coups d'battes dans les genoux!
Tant d'dégoût, de petits comparses, de rages complices,
D'inégalités, de vices qu'on cache, de crasses qu'on t'glisse...
L'Etat tape son vice...
Partout, les souhaits des multinationales s'accomplissent...
L'ascenseur social? Pur racket!
Tu peux plus être au-dessus des gens sans leur marcher sur la tête!
Dur à admettre, et faudrait courber l'échine...
Qu'ils aillent se faire mettre! On va faire groover les rimes!
Sales Gueules, Coureurs de rempart, sans grande fanfare,
Te prends pas la tête, mec, on s'en empare!
Ref :
Plutôt qu’gober ton prozac
Ajuster nos costards
On préfère claquer d’l’énarque
Aller courir sur les remparts
Bienvenue dans mon terroir où règne la terreur,
Où ton échine scoliosée enfante tes erreurs.
On te donne la tétée depuis qu’t’es un têtard
Pour qu’tu chérisses l’isoloir et tienne le bas du trottoir.
Tous disent t’aider sans t’annoncer qu’t’es d’dans,
Scrutent ton CV pour voir la qualité d’tes dents.
Esclavage salarial, enclave acceptée,
La servitude volontaire est ton taf à plein temps.
Pléthore de dédain quand ils resserrent leurs étaux,
Et leur idéal déteint quand s’éteignent nos mots.
Cesse de siffler tes rasades de fatalité !
Ressors ta niaque du fond de ton vieux placard miteux !
Car tu trimes vouté, satures envouté
Dévoile tes yeux vitreux, le précieux n’est que piteux
On a d’la scie et des tenailles du matos douteux
Pour faire sauter les chaînes qui n’feront pas long feu !
Ref :
Plutôt qu’gober ton prozac
Ajuster nos costards
On préfère claquer d’l’énarque
Aller courir sur les remparts
Bienvenue dans notre univers, entre 5-6 verres,
Un swing s'installe, on est toujours bien visser!
Dans la rue ou les bars,
Les Sales Gueules et les Coureurs t'accueillent avec le drapeau rouge et noir!
Bienvenue là où la musique parle d'elle-même:
Contrebasse, accordéon, batterie, guitare pêle-mêle!
Si vous êtes, comme moi, de ceux qu'ce son ensorcelle...
Foutez nous un grand et beau bordel!!!
Je vois nos existences régies par une machine,
Qu'on retournerait vite de sens si on était unanimes!
Les usines délabrées
Laissent place aux zonzons... Haussons le ton! C'est plus l'heure d'être navrés...
Alors ou t'apprécies, ou c'est le contraire,
A vrai dire, ça changera pas ce qu'on compte faire:
De la zic pour les cheyennes, les iroquois!
Bienvenue, d'où que tu viennes et qui que tu sois!
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3. |
Enfants de l'écume
05:23
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Dans le ciel trop sombre, vois les oiseaux de fer,
Vers un pays sans ombre, il dirige sa prière,
Lance un dernier regard, dans les yeux de ses frères,
Adieu ou à jamais, cela n’importe guère.
Alors cap moussaillon, vers les flots tourmentés,
Ensemble nous allons, gagner la liberté,
Le navire est rempli, et les voiles déchirées,
S’il faut payer le prix, que ma vie soit donnée.
Ils ont fait des marées, les plus noires seront nôtres,
Ils ont fait des armées, désarmons tous les vôtres,
Et même dans la tempête, hissons haut le drapeau,
Noir et rouge comme le sang sur tes lèvres marmot,
Toi qui quitte ta terre, dans un champ de misère,
Toi qui quitte tes frères, qui sont restés à terre,
Nous les ferons plier, rejoins nous compagnons,
Pour crier tous ensemble dans la même direction.
Ref :
EEEEHH OOOOOOH…
Enfants de l’écume et bâtards du pétrole
Voyez le drapeau noir dans chaque ombre sur le sol !
(x2)
Agrippé à ce bout de bois moisi, j’dérive au gré de violents courants.
Je sers un reste de drapeau sali, mais suis-je encore vraiment vivant ?
Les boulets ont abattu les mâts, la grenaille mes compagnons.
Je ne suis plus qu’un souvenir du combat contre les illusions.
Ils se repaissent du carnage, se délectent du charnier,
Egorgent le paria et marquent le laquais.
J’n’attends plus qu’les charognards, offrant ma carnation
Mais avant l’abandon m’ont rejoint des visages sans nom…
Des migrants du golfe de Lesbos, des Algériens du fond d’la Seine,
Des jeunes glissant dans les ruisseaux et dans la noirceur des ruelles.
Camarades ! Associons tous nos putrides reliquats
Pour bâtir ce galion et hisser le sombre étendard !
Toi l’oppresseur qui recharge ta carabine,
Méfie-toi car la proie, patiemment, aiguise ses canines.
Quand la peur de vivre à genoux supplantera celle du trépas
Alors nul ne pourra stopper la tempête qui se prépare
Alors nul ne pourra stopper la tempête qui se prépare…
Ref :
EEEEHH OOOOOOH…
Enfants de l’écume et bâtards du pétrole
Voyez le drapeau noir dans chaque ombre sur le sol !
(x2)
Vu qu’leurs sillons sont droits tracés, sans concession s’revendiquant
D’la traque aux exilés, des coups d’matraques aux dissidents,
Nos pavillons seront haut hissés, voiles gonflées, cordages qui craquent.
Nous avancerons la rage serrée, portés par ce vent insomniaque !
Sur notre bateau, bien que la cale soit détrempée,
Nous garderons le cap et solidaires sous vos fusées
Moussaillons libres sans capitaine, poings acérés et cris aux lèvres,
Hurlant face aux tempêtes pour faire taire l’écho d’vos sirènes.
On ne se voit pas dans une vie au taf et sans trêve !
On préfère affronter l’Kraken qu’une vie fade et sans rêves !
Car le souvenir de votre morale sur nos chimères et nos excès
Attise nos vices et puis nos râles n’en sont que justifiés.
De notre côté d’la barricade, de notre côté de l’histoire
Les pourris sont mis à terre quand les œillères tombent dans l’brouillard
Las d’attendre l’étincelle qui dans la mer serait vite noyée
On s’ra notre liberté pour vous bruler sans hésiter
On s’ra notre liberté pour vous bruler sans hésiter !
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4. |
Surveiller et punir
05:28
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Quelques gouttes de moisi tombent sur mes cernes ternes
Me tirent de mes rêves mais mes paupières restent collées
A 5 heures de sommeil, des secondes de répit
Juste le temps d’un réveil pour me sentir loin d’ici
A l’écart des haut-parleurs, couloirs et sentinelles
Des 100 pas entre un chiotte et un putain d’bout de ciel
De ces journées qui s’empilent sous ce faux plafond
Pour peu que le coma s’mette à colmater ma raison
Derrières mes paupières closes, ma vie suffoque
Car je suis l’ecchymose qu’on a voulu mettre à la porte
L’être humain avarié, paria depuis l’berceau
Qui arrache les code-barres juste pour sa part du gâteau
Le temps d’la promenade pour souffler, chopper d’quoi s’évader
D’une journée d’plus à ressasser, entouré d’gens saturés
A l’extérieur un chemin d’ronde, en haut des caméras
Partout les verrous grondent, la tension vire aux éclats
Ref :
Ooooooooooh
Mon cœur bat encore mais j’le traine comme un poids mort
Ooooooooooh
Entre l’besoin de se tailler et l’envie de tout péter
Ooooooooooh
J’me sens aussi vivant qu’une fôret sous l’ciment
Ooooooooooh
Entre les murs et le grillage de ce tombeau d’oiseaux d’passage
Trajectoires brisées de ces lézardes murales
Sinueuses, elles se reflètent sur mon crâne d’écailles
Je les connaîs par cœur les ai suivi du bout du regard
Quitte à étriper le temps autant choisir ses armes
Voyou, vaurien, malade, chien
Le costar que vous me taillez s’harnache bien
Cette sombre cellule se fond à ma parure
J’sature, sûr, un jour j’en boufferai les serrures
Silence viscéral, canope sociétale,
L’hématome des menottes jusqu’à ma raison s’étale.
Votre morale tachycarde, la peur devient vénale,
L’absolu du pénal jette le libre en position fœtale
Mitard, ration, matons en factions
Quête de l’air à tâtons, d’la lumière par fractions
Le portique panoptique ferme l’enclave des sauvages
Que brulent les damnés pour que tremblent les esclaves
Ref :
Ooooooooooh
Mon cœur bat encore mais j’le traine comme un poids mort
Ooooooooooh
Entre l’besoin de se tailler et l’envie de tout péter
Ooooooooooh
J’me sens aussi vivant qu’une forêt sous l’ciment
Ooooooooooh
Entre les murs et le grillage de ce tombeau d’oiseaux d’passage
Regarde-moi… Regarde moi j’te dis !
Je n’suis que l’expiatoire saignant sur lequel tu expectores sans cesse
Le spectre aux mains poreuses, le mauvais esprit de ta société,
Celui qui t’assure que tu suis le sain côté de ta si ascète santé sociale
Mais tu le sais, ma cellule n’est pas tant plus sombre et étriquée que la tienne
La tienne est bâtie sur tes soupirs et tes doses de spasfon dont tu te gaves pour ne pas vomir ton aigreur et résignation
Ce monde crée ses marginaux et ses propres déchets
On alimente le manichéisme pour détourer les éléments défectueux et les exploser en place publique
Mais… Si l’oiseau a du plomb dans l’aile c’est parce qu’on a offert une carabine chargée à chaque citoyen
Et ça s’émeut lorsqu’un taulard se pend… Consolation qui pue la larmoyante empathie d’une société qui se croit juste… Tous des hypocrites !
Mais elle est enfin prête. Cette corde artisanale cousue avec du fil de temps
J’espère qu’elle tiendra car moi… moi je ne le peux plus. Non je n’en peux plus !
Je ne serai plus l’exemple obscur de votre culpabilité !
Plutôt battre de l’aile brisée que de ramper à vos pieds
Je vous laisse avec vos propres démons, vous, les angéliques magnifiés.
Et demain… Demain les murs tomberont… Et les barreaux fonderont… Et enfin cette lourde porte de plomb elle ne sera plus !
Ref :
Ooooooooooh
Mon cœur bat encore mais j’le traine comme un poids mort
Ooooooooooh
Entre l’besoin de se tailler et l’envie de tout péter
Ooooooooooh
J’me sens aussi vivant qu’une forêt sous l’ciment
Ooooooooooh
Entre les murs et le grillage de ce tombeau d’oiseaux d’passage
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5. |
Je voudrais pas crever
04:09
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Je voudrais pas crever
Avant d'avoir connu
Les chiens noirs du Mexique
Qui dorment sans rêver
Les singes à cul nu
Dévoreurs de tropiques
Les araignées d'argent
Au nid truffé de bulles
Je voudrais pas crever
Sans savoir si la lune
Sous son faux air de thune
A un coté pointu
Si le soleil est froid
Si les quatre saisons
Ne sont vraiment que quatre
Sans avoir essayé
De porter une robe
Sur les grands boulevards
Sans avoir regardé
Dans un regard d'égout
Sans avoir mis mon zobe
Dans des coinstots bizarres
Je voudrais pas finir
Sans connaître la lèpre
Ou les sept maladies
Qu'on attrape là-bas
Le bon ni le mauvais
Ne me feraient de peine
Si si si je savais
Que j'en aurai l'étrenne
Et il y a z aussi
Tout ce que je connais
Tout ce que j'apprécie
Que je sais qui me plaît
Le fond vert de la mer
Où valsent les brins d'algues
Sur le sable ondulé
L'herbe grillée de juin
La terre qui craquelle
L'odeur des conifères
Et les baisers de celle
Que ceci que cela
La belle que voilà
Mon Ourson, l'Ursula
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir usé
Sa bouche avec ma bouche
Son corps avec mes mains
Le reste avec mes yeux
J'en dis pas plus faut bien
Rester révérencieux
Je voudrais pas mourir
Sans qu'on ait inventé
Les roses éternelles
La journée de deux heures
La mer à la montagne
La montagne à la mer
La fin de la douleur
Les journaux en couleur
Tous les enfants contents
Et tant de trucs encore
Qui dorment dans les crânes
Des géniaux ingénieurs
Des jardiniers joviaux
Des soucieux socialistes
Des urbains urbanistes
Et des pensifs penseurs
Tant de choses à voir
A voir et à z-entendre
Tant de temps à attendre
A chercher dans le noir
Et moi je vois la fin
Qui grouille et qui s'amène
Avec sa gueule moche
Et qui m'ouvre ses bras
De grenouille bancroche
Je voudrais pas crever
Non monsieur non madame
Avant d'avoir tâté
Le goût qui me tourmente
Le goût qu'est le plus fort
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir goûté
La saveur de la mort...
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6. |
Plus tard
02:53
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Plus tard ?
Plus tard, je me vois plus loin,
A vadrouiller entre les phares,
A zoner dans tous les bars.
Je me vois éraflé, rongé à l’âme.
La rage au ventre et le rire aux larmes.
Je me vois acteur défiant le formel.
Cour au jardin et enfer au ciel.
Je me vois chanteur fou crachant sur les hymnes carrées
Vagabond criard et artiste barré
Plus tard je me vois jeune
Plus tard je me vois jeune, enfant
Je me vois infatigable, increvable
Plus tard, je me vois damné inflammable
Je me vois tout feu, tout flammes
A deux ? Sans drame ?
Je me vois suant l’envie d’horizon,
Rendre au diable l’indécision
Malandragem filant sans port d’attache
Les ongles brunis par la terre, le cœur rêche qui s’arrache
Plus tard, je vois des cicatrices où coulent les passions à venir
Les pupilles brulées les racines qui se déchirent
Plus tard, je me vois voiles
Plus tard, je me vois voiles au vent
Déboussolé mais l’est dans la poitrine,
Je me vois défiant les méfiants, les vides de sang.
Bouillant, sanguin, douce sève,
Plus tard je vois des caresses sur des lèvres
Et des poings sur des boucliers
Plus tard les barrières auront brulées.
Je me vois fondu coulant sur l’incertain.
Plus tard le ciel touchera l’horizon.
Plus tard le revers sera verso.
Plus tard je me vois salto.
Plus tard je ne me vois pas vivre
Plus tard je ne me vois pas vivre, je me vois vivant.
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7. |
Qu'ils sortent
03:24
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Des écorchés vifs qui se mettent à nu
Explosant leur folie à la face d’inconnus,
Ils voudraient les réveille qu’ils voient une autre face du monde
Qu’ils sortent de leurs carcans, de leur routine immonde.
En face se terrent les regards, se ferment les tympans
Apeurés par ces échos tintants.
Car s’exprimer en public n’est que le fait d’un fou monsieur,
Oui Monsieur, s’exprimer n’est que pour les frêles et les flous !
Les pavés sont le tapis de la cour de Babel où la rue est notre langage
La calle es mi idioma !
Des arrachés qui ont pour salon les places
Croquent la vie tels des féroces voraces
Pour rendre éternelles toutes leurs douces fredaines
Expirent les volutes d’un brûlot Carpe Diem
Les braves gens changent de trottoir, détournent les yeux
Tirent par la main leurs gamins trop curieux
Mais le minot fredonne car le libre est fécond
« Papa, papa, papa ! Plus tard je veux être vagabond ! »
Les pavés sont le tapis de la cour de Babel où la rue est notre langage
La calle es mi idioma !
Et nous on attire les passants grâce à des accords pêchus
Saltimbanques par tous temps, joyeux drilles bienvenus
Car tout devient festif quand on survole seulement les mots
Mais écoute bien mon p’tit bonhomme, le troubadour n’est pas apo…
Car si on nous parque et grillage nos avenues
Menotte nos camarades, enferme les saugrenus
On rangera nos guitares et nos sourires mielleux
Pour retrouver au fond d’nos tiroirs quelques pavés poussiéreux !
Les pavés sont le tapis de la cour de Babel où la rue est notre langage
La calle es mi idioma !
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8. |
La vieille au cabas
04:22
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Canicule ou neige grise mine,
Elle avance sans fin dans sa routine
Les cheveux blancs et le visage tranché
Elle traine les pieds, la démarche usée
Elle tire ses souvenirs
Dans un cabas délavé
Dont les roues obsolètes
Ont depuis longtemps été jetées
Peu lui importe, elle continue à charrier son passé
Peu lui importe les étincelles et le bitume sciant l’acier
Ref :
Elle se fout des badauds qui se marrent
Elle emmerde les passants hilares
Elle tire son cabas de ses mains calleuses
En montrant son majeur à la faucheuse
Cabossée par les regards amusés
Elle se renfrogne derrière un regard braisé
Elle le sait qu’ils la voient sénile
Vieille folle acariâtre qui lentement s’effile
Ils s’adressent à elle comme à une enfant
Mais ce sont eux les gamins insolents.
Alors elle racle le béton avec son cabas
Elle griffe le présent par la lenteur de ses pas
Peu lui importe que le monde cavale
Peu lui importe les cris et les râles du métal
Ref :
Elle se fout des badauds qui se marrent
Elle emmerde les passants hilares
Elle tire son cabas de ses mains calleuses
En montrant son majeur à la faucheuse
Mais un jour, l’acier ne tient plus qu’à un fil
Elle arpente à l’aurore la silencieuse ville
Et dans un dernier élan, les yeux embrumés
Le cabas tombe sur le sol bétonné
Son passé se déverse lentement sur le trottoir
Et un doux vent balaye son histoire
Toutes ses babioles se dispersent dans la cité
Que les passants piétinent sous leurs pas pressés
Mais dans le brouhaha une gamine s’approche
Ramasse une photo terne qu’elle glisse dans sa poche
Ref 2 :
Elle salue les badauds qui passent
Elle sourit aux passants qui tracent
Elle sautille entre les tristes sirs
Et grimace face à l’avenir
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9. |
Black bloc party
04:24
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Tout s’paye, régalons les, galeux à vos galets (x4)
Hey p’tite tête, c’est l’heure d’se faire vacciner,
Une piqure de rappel pour ne pas oublier
Que le pire des virus repointe le bout d’son nez,
Pandémie totale, il squatte même la télé.
Interview de raslar au journal en duplex,
Idées sales voulant tout repeindre au tipex,
Innocents attaqués à coups de triplex,
Nationalisme c’est l’retour au silex.
Il est temps d’se lever, d’se révolter dar-dar,
Qu’on djerte les fachos, que vive un monde de bâtards !
Ya du ménage à faire, certains ont des avatars,
Car les chemises brunes s’cachent sous les costards.
Chasse aux sans-papiers, forum sur l’islamisation,
D’une certaine occupation, ya des putrides émanations.
Organiser à Vichy l’sommet d’l’immigration,
C’est plus l’bruit des bottes c’est un claquement de talons !
Certains ont même des galons pour leur violence inégalée
Mais tout s’paye, régalons-les, galeux à vos galets !
Certains ont même des galons pour leur violence inégalée
Mais tout s’paye, régalons-les, galeux à vos galets !
Trouver sa vie, sa voix ça vient,
Je me savais savant savez
Vous que la vie ça va, ça vient,
Et que les aveux se savourent.
Les vieux savent souvent qu’avant,
La vie savourait les saveurs,
Mais ces vieux souvenirs d’antan,
Ne font que les rendre plus sourd,
Certains n’attendant d’autres temps,
Trouvent souvent plus important,
De condamner les importuns,
Plutôt que de serrer les dents.
Alors s’étend le temps qui tend,
A faire s’ignorer les passants,
Etant devenu un passe-temps,
De faire marcher les gens qui courent.
Mais je passe et dépasse toute cette foule, toute cette masse
Qui refoule ses envies et se voue à la survie.
Moi je m’en fous je me casse avant que je n’trépasse.
Ici j’étouffe quoiqu’je fasse, je suffoque sous cette crasse !
Si ce présent dégueulasse est l’apogée d’l’humanité
Alors blindé d’animosité, j’gonfle les rangs d’l’animalité.
Un danger, une menace, une liberté bien tenace
Qui cabosse avec panaches tous vos carrosses et vos palaces
Et votre grâce encrassée, offrez-la au brasier,
Car j’embrasse les braises pour enflammer mon phrasé.
Plutôt qu’le silence des pantins et les bovins grassouillets,
Je joins les meutes hurlantes et les carrioles bariolées !
Ils ont voulu pécher de l'électeur dans des tamises bleu haine,
Noyer ce peuple dans des histoires de crises, de terreurs.
Appelant aux représailles, la stratégie du choc
Utilisant la peur pour soumettre les cœurs.
Désignant un ennemi intérieur, plus de peur, plus de fureur
Pas facile de voir plus loin dans une pensée cloisonnée, isolée.
Les médias comme espace de visa
Feignant des conjonctures, qu'ils tranchent à coup de bien, de mal,
Désignant l'ennemi barbare et brutal,
Appelant à se fermer derrière des murs, des frontières
Alors que l'universalisme commence à briller de sa lumière
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10. |
Louise Michel
05:55
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Intro :
J’traîne les pieds, maussade, dans un énième défilé
Ça ressemble à une merguez party… C’est bon, ok ! J’reste motivé, motivé, motivé…
Encore une cause perdue, cerné, entouré de gens consternants
Oh ça va ! Recto verso, vice et versa si cette version ne te plait pas
Regarde, ya du bleu devant, ya du bleu derrière. « Ah tiens salut » yen a même à côté de moi
Aller de A à B puis de B à A, c’est le B.A.BA syndical, tout le monde j’rentre chez soi
Mais moi, j’crois, j’crois, j’crois… bah j’croasse des slogans mais bon… j’y crois plus vraiment
D’façon on est des bulots au boulot ou autre mollusque qu’on fait crever en r’serrant l’rang
Bon admettons, j’grossis l’chiffre, bonne conscience, j’rajoute ma brique
Mais bon, demain on s’ra 13 milliards pour les syndics et racine de pi pour les flics.
Ah putain ! Tous ces gobes miettes qui s’font la gueguerre ! Putain moi, ça m’fait gerber
Encore putain ! C’est à qui qu’aura l’droit d’bouffer l’blé alors qu’ils oublient qu’ils sont tous boulangers
Cynique à mon âge, vois-tu, ya d’quoi s’marrer ou chialer, au choix
On n’a pas du tout bien m’expliquer et les pissenlits j’les ai entamés du mauvais côté
Ah tiens, ça frétille en début de cortège, ça gigote en s’bousculant
Ça crie, ça chouine, enfin d’l’animation, ça a l’air marrant j’vais faire un tour devant
Woooh ! Barricades enflammées et rues ensablées,
Pluie de lacrymos hurlantes et de pavés volants
Enfin ça sent l’rude militant BAM !
J’ai vu tes yeux, Oh belle… J’suis tombé dedans…
Bercé par le chant des sirènes
Entamons notre révolte dansante
Je glisse ma menotte au creux de la tienne
Sur le son des grenades assourdissantes
Les flaques carmin, les reflets vermeils
Peignent le ballet, le tohu-bohu
De ceux qui mettent leur rage en bouteille
Et rajoute au goulot un morceau de tissu
Les chiens de gardes des vautours
Veulent nous déchirer oh ma reine
Irrité, je m’excuse mon amour
Car je sais que mes écarts lacrymaux gênent
Ref :
Mi Louise, Michel,
Je suis groggy devant sa prestance comme un communard en action
Oh ma belle, oh ma mie
J’t’offrirai un bouquet de bleusailles pour embellir notre swingolution
Il y a d’l’amour dans l’subversif
La vraie passion est politisée
Ceux qui en jactent omettant les révoltés
Ont dans la bouche un macchabé
Les barricades comme nid d’amour
Les uniformes seront affables
J’irais dépaver des palaces
Pour que les bleus restent de marbre
« Oui M. l’agent ? En garde à vue ?
Tu vois pas qu’j’suis occupé, Alors bouge ta race et oublie pas d’aller d’faire… »
Encastré, entre tonfas et boucliers
Nous effleurons ces beaux hommes casqués
Forces de l’ordre ou gardiens de la paix
A quand les kamikazes de la fraternité ?
Sur le ram dam, joue du talon
Jusqu’à broyer de la coquée
Susurre-moi l’insurrection
Murmure-moi ce ravage ravacholé
Ref :
Mi Louise, Michel,
Je suis groggy devant sa prestance comme un communard en action
Oh ma belle, oh ma mie
J’t’offrirai un bouquet de bleusailles pour embellir notre swingolution
Je me faufile sereinement sous les bandanas fumants,
Pour faire fondre ces fausses infos dont vous êtes follement friands
Ceux que vous appelez déviants ou barbares violents criards
Sont les Homo Sacer face aux cerbères qui saignent les foulards
« Mais que nos vies valent-elles ? » Que dal !
Pensez-vous qu’ils en ont à battre des états d’âmes des automates
Génération jetable à l’avenir déjà crashé
Marginal ou précaire, qu’une question d’longueur de cordée
Assez d’être yeux écarquillés,
Devant les écarts qu’il y a
Ça cesse d’être éparpillé
S’rendre visible quitte à s’griller
Dévitalisation, déjà un pied dans le tombeau social,
Valser avec les balles ne ferait qu’en faire rougir la dalle
Alors sous les cagoules ne se cachent pas des salopards flicards
Mais les humiliés, révoltés, ayant trouvé commun étendard
Ils se risquent à l’ultime assaut
Flairant la mort ou l’cachot
Brulot au fond des nasaux
Libérés des rôles vassaux
Ils changeront l’scénar sans passer par les doléances
Grenades contre lances pierres, mais dis-moi : où est la violence ?
(Alors si je me perds, je m’abime à frôler tes lèvres
C’est pour embraser la pulpe, le grain de ces doux rêves)
Ref :
Mi Louise, Michel,
Je suis groggy devant sa prestance comme un communard en action
Oh ma belle, oh ma mie
J’t’offrirai un bouquet de bleusailles pour embellir notre swingolution
(x2)
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11. |
Réalité absente
03:38
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Réalité absente sur des couleurs d’absinthe
J’crois qu’le monde m’a absous, il n’y a plus d’enceintes
J’entame ma descente vers ces songes ruisselants
Une chute sans fin dans ces rêveries qui suintent
Ces douces vapeurs d’opium m’exilent dans un monde sans forme
Repères et normes lacérés par des spectres difformes
Ma conscience s’orne d’apparats des plus entachés
Pour éviter de sombrer dans cette onirie crachée
Un souffle de hash me tranche et m’arrache
De ma constance lâche jusqu’à ma démente rage
Il brule le réel, carbonise le placide
Insinue dans mon esprit une douce saveur acide
Mes certitudes vacillent et ma servitude se vrille
Les murs de ma cellule sont ceux de mon esprit
J’me sens serein, ivre de non-sens
J’ai opté pour la folie plutôt qu’pour la décence
Là je sens racler les parois de mon rêve
Grinçant, crissant sous de millions d’esprits blancs
J’ouïe le gong morbide du fameux jour frabieux
Sonnant le glas de mon trip considéré scabreux
On me noie dans des litres d’éthanol strident
Striant tous mes synapses trop crasseux trop strassés
Le Bic se fait aspic et l’encre acrylique
Mes chicots grincent, gargarisés à l’ascorbique
Cette garce increvable me ronge les errements
Elle finasse et lisse mon cadavre naissant
Elle tenaille redresse ma scoliose mentale
Désinfecte mes entailles, javelise mes entrailles
Elle me taillade, moi la marmaille célophanée
J’implore pour que s’arrêtent ces rouages de lames élimés
Alors j’appelle l’ulcère et espère la syncope
Pour que cessent ces flashs de cet immonde stroboscope
Elle m’a suivie, désarticulée, démarche lente,
Celle qui, à jamais, je voulais voir absenthe…
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12. |
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Elle s’en venait du bois joli
Elle s’en venait du bois joli
Son panier plus que rempli
Son panier plus que rempli
Les passants s’interrogeaient
Les passants s’interrogeaient
Sur c’que la belle pouvait cacher
Sur c’que la belle pouvait cacher
« Hé ma jolie qu’est-ce qu’il y a dans ton cageot ?
- C’est une barre à mine pour les rotules des machos »
Ref :
Ni Dieu, ni maître, ni famille, ni patron
Féministes autogestion !
Ni Dieu, ni maître, ni famille, ni patron
Féministes insurrection !
Elle s’en venait du bois joli
Elle s’en venait du bois joli
Son panier plus que rempli
Son panier plus que rempli
Les passants s’interrogeaient
Les passants s’interrogeaient
Sur c’que la belle pouvait cacher
Sur c’que la belle pouvait cacher
« Hé ma jolie qu’est-ce qu’il y a dans ton landeau ?
- C’est des caillasses pour la tronche des fachos »
Ref :
Ni Dieu, ni maître, ni famille, ni patron
Féministes autogestion !
Ni Dieu, ni maître, ni famille, ni patron
Féministes insurrection !
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Les Coureurs de Rempart Grenoble, France
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