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Sous l'Epave est la Rage

by Les Coureurs de Rempart

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    CD de l'album "Sous l'Epave est la Rage" avec livret 12 pages (intégralité des textes)

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1.
Intro : Hé gadjo ! T’as déjà écouté l’écho d’la folie le soir lorsque se terrent les costards Et regardé dans la pénombre ensorcelante les vibrations des rythmes bâtards ? Les uns battent les caisses, d’autres scient les violons Certains piétinent les secondes arrêtées Des ombres s’improvisent chaman ou grillon Et retardent l’aurore par ce bal endiablé Ils abattent l’inertie, achèvent le murmure Ils boivent au goulot, crachent et s’esclaffent Ils vont, titubants, pisser contre les murs Afin de faire fleurir les graffs Ils s’enivrent, invoquent l’insensé Flirtent avec les frontières de mondes étranges Ils vacillent, les cernes noyés, Puis hurlent au ciel à en déchoir les anges. Ils enflamment l’instant, le vivent à l’excès Car hier est oublié, demain n’est plus à tracer Ref : J’lève mon verre à ces fous embrasés Qui ne cessent d’attiser leurs rêves de marmaille J’lève mon verre et je m’en vais valser Entre les rascals et la canaille ! Quand vient le temps du soupir des accordéons Les yeux scrutent les ombres filantes Toutes étoilées par la nuit et ses insufflations Eclatent en ces coups de grâce ou de foudre qui les hantent Alors ces fous… Embrassent à l’aveugle, enlacent au hasard, Balarguent aux inconnus leur palpitant déglingué Ils dégainent à tout va leur pulsation en sautoir Et flinguent à berzingue les âmes éthérées. Ils s’amourachent à la moindre peccadille Arrachent les prunelles du premier mignon Et cette morale ? Ah ! Ils la grillent la fusillent Font valdinguer l’amour pour étreindre la passion Asile ! Ils ne cessent de le hurler Dans tous les cœurs crépitants que ces aliénés déchirent Ils veulent savoir que Demain est terminé Puis aux premières lueurs se le redire Certains ont beaucoup et d’autres ont assez Mais eux, oh eux, remplissent un cœur percé. Ref : … Ils viennent scier les barreaux de cette prison code barrée Faire péter les codes moraux et cette putain d’mode au carré Rêves et galets qui s’entrechoquent dans les poches De ces gavroches qui cravachent les cravatteux avec des doubles croches A ces décalés qui ne savent pas s’arrêter Qui s’imbibent d’un présent en rêvant d’avenir Ils se barrent le pouce en l’air lâchant les lassés Laissant les vides de sang faner, se flétrir Bois sans soif, amoureux des grands espaces Ils bâtissent des palais sur des champs défrichés Ils rythment d’éternelles musettes voraces A bouffer d’l’onirie et valser, oh valser Le vieux monde s’essouffle, il est à l’agonie Hier n’est que cendres et demain n’est qu’utopie Ref x2
2.
Bienvenue Bienvenue dans ma contrée, où ce n’est pas un contre un, Si tu veux nous rencontrer, il suffira qu’on trinque. Notre égo on l’a troqué, un soir on était contraints, Et dans la pomme on a croqué, pour éviter les contraintes. De quel côté marcher, j’ai trouvé mon versant, Au son de l’archer, je pose mes vers sans Insolence. Dans mes versets, la démence je l’ai déversé, En silence j’ai su faire sans la violence des aversions. Alors je prends le micro ainsi que je m’instruis A la pointe du stylo que l’instru me construit. Je méprends mon égo pour défendre les altruistes. N’entend aucun écho et c’est bien ça qui m’attriste. Armée de patience, comme ils sont armés de haine. Nos rimes sont sciences et combattantes de la peine, Trop d’insouciance, du coup des cœurs manquent à l’appel, L’arborescence de nos ébats est une rengaine. Ref : Plutôt qu’gober ton prozac Ajuster nos costards On préfère claquer d’l’énarque Aller courir sur les remparts Bienvenue à bord, même si, au premier abord, T'es pas convaincu par la zic qu'on élabore! Instruments, métaphores; Bien vu, on est d'accord, Rien d'moins qu'du Rap-Punk-Musette... Mets ça fort! Des valeurs communes, check! On s'lance, pète tout, S'applique à mettre en musique des coups d'battes dans les genoux! Tant d'dégoût, de petits comparses, de rages complices, D'inégalités, de vices qu'on cache, de crasses qu'on t'glisse... L'Etat tape son vice... Partout, les souhaits des multinationales s'accomplissent... L'ascenseur social? Pur racket! Tu peux plus être au-dessus des gens sans leur marcher sur la tête! Dur à admettre, et faudrait courber l'échine... Qu'ils aillent se faire mettre! On va faire groover les rimes! Sales Gueules, Coureurs de rempart, sans grande fanfare, Te prends pas la tête, mec, on s'en empare! Ref : Plutôt qu’gober ton prozac Ajuster nos costards On préfère claquer d’l’énarque Aller courir sur les remparts Bienvenue dans mon terroir où règne la terreur, Où ton échine scoliosée enfante tes erreurs. On te donne la tétée depuis qu’t’es un têtard Pour qu’tu chérisses l’isoloir et tienne le bas du trottoir. Tous disent t’aider sans t’annoncer qu’t’es d’dans, Scrutent ton CV pour voir la qualité d’tes dents. Esclavage salarial, enclave acceptée, La servitude volontaire est ton taf à plein temps. Pléthore de dédain quand ils resserrent leurs étaux, Et leur idéal déteint quand s’éteignent nos mots. Cesse de siffler tes rasades de fatalité ! Ressors ta niaque du fond de ton vieux placard miteux ! Car tu trimes vouté, satures envouté Dévoile tes yeux vitreux, le précieux n’est que piteux On a d’la scie et des tenailles du matos douteux Pour faire sauter les chaînes qui n’feront pas long feu ! Ref : Plutôt qu’gober ton prozac Ajuster nos costards On préfère claquer d’l’énarque Aller courir sur les remparts Bienvenue dans notre univers, entre 5-6 verres, Un swing s'installe, on est toujours bien visser! Dans la rue ou les bars, Les Sales Gueules et les Coureurs t'accueillent avec le drapeau rouge et noir! Bienvenue là où la musique parle d'elle-même: Contrebasse, accordéon, batterie, guitare pêle-mêle! Si vous êtes, comme moi, de ceux qu'ce son ensorcelle... Foutez nous un grand et beau bordel!!! Je vois nos existences régies par une machine, Qu'on retournerait vite de sens si on était unanimes! Les usines délabrées Laissent place aux zonzons... Haussons le ton! C'est plus l'heure d'être navrés... Alors ou t'apprécies, ou c'est le contraire, A vrai dire, ça changera pas ce qu'on compte faire: De la zic pour les cheyennes, les iroquois! Bienvenue, d'où que tu viennes et qui que tu sois!
3.
Dans le ciel trop sombre, vois les oiseaux de fer, Vers un pays sans ombre, il dirige sa prière, Lance un dernier regard, dans les yeux de ses frères, Adieu ou à jamais, cela n’importe guère. Alors cap moussaillon, vers les flots tourmentés, Ensemble nous allons, gagner la liberté, Le navire est rempli, et les voiles déchirées, S’il faut payer le prix, que ma vie soit donnée. Ils ont fait des marées, les plus noires seront nôtres, Ils ont fait des armées, désarmons tous les vôtres, Et même dans la tempête, hissons haut le drapeau, Noir et rouge comme le sang sur tes lèvres marmot, Toi qui quitte ta terre, dans un champ de misère, Toi qui quitte tes frères, qui sont restés à terre, Nous les ferons plier, rejoins nous compagnons, Pour crier tous ensemble dans la même direction. Ref : EEEEHH OOOOOOH… Enfants de l’écume et bâtards du pétrole Voyez le drapeau noir dans chaque ombre sur le sol ! (x2) Agrippé à ce bout de bois moisi, j’dérive au gré de violents courants. Je sers un reste de drapeau sali, mais suis-je encore vraiment vivant ? Les boulets ont abattu les mâts, la grenaille mes compagnons. Je ne suis plus qu’un souvenir du combat contre les illusions. Ils se repaissent du carnage, se délectent du charnier, Egorgent le paria et marquent le laquais. J’n’attends plus qu’les charognards, offrant ma carnation Mais avant l’abandon m’ont rejoint des visages sans nom… Des migrants du golfe de Lesbos, des Algériens du fond d’la Seine, Des jeunes glissant dans les ruisseaux et dans la noirceur des ruelles. Camarades ! Associons tous nos putrides reliquats Pour bâtir ce galion et hisser le sombre étendard ! Toi l’oppresseur qui recharge ta carabine, Méfie-toi car la proie, patiemment, aiguise ses canines. Quand la peur de vivre à genoux supplantera celle du trépas Alors nul ne pourra stopper la tempête qui se prépare Alors nul ne pourra stopper la tempête qui se prépare… Ref : EEEEHH OOOOOOH… Enfants de l’écume et bâtards du pétrole Voyez le drapeau noir dans chaque ombre sur le sol ! (x2) Vu qu’leurs sillons sont droits tracés, sans concession s’revendiquant D’la traque aux exilés, des coups d’matraques aux dissidents, Nos pavillons seront haut hissés, voiles gonflées, cordages qui craquent. Nous avancerons la rage serrée, portés par ce vent insomniaque ! Sur notre bateau, bien que la cale soit détrempée, Nous garderons le cap et solidaires sous vos fusées Moussaillons libres sans capitaine, poings acérés et cris aux lèvres, Hurlant face aux tempêtes pour faire taire l’écho d’vos sirènes. On ne se voit pas dans une vie au taf et sans trêve ! On préfère affronter l’Kraken qu’une vie fade et sans rêves ! Car le souvenir de votre morale sur nos chimères et nos excès Attise nos vices et puis nos râles n’en sont que justifiés. De notre côté d’la barricade, de notre côté de l’histoire Les pourris sont mis à terre quand les œillères tombent dans l’brouillard Las d’attendre l’étincelle qui dans la mer serait vite noyée On s’ra notre liberté pour vous bruler sans hésiter On s’ra notre liberté pour vous bruler sans hésiter !
4.
Quelques gouttes de moisi tombent sur mes cernes ternes Me tirent de mes rêves mais mes paupières restent collées A 5 heures de sommeil, des secondes de répit Juste le temps d’un réveil pour me sentir loin d’ici A l’écart des haut-parleurs, couloirs et sentinelles Des 100 pas entre un chiotte et un putain d’bout de ciel De ces journées qui s’empilent sous ce faux plafond Pour peu que le coma s’mette à colmater ma raison Derrières mes paupières closes, ma vie suffoque Car je suis l’ecchymose qu’on a voulu mettre à la porte L’être humain avarié, paria depuis l’berceau Qui arrache les code-barres juste pour sa part du gâteau Le temps d’la promenade pour souffler, chopper d’quoi s’évader D’une journée d’plus à ressasser, entouré d’gens saturés A l’extérieur un chemin d’ronde, en haut des caméras Partout les verrous grondent, la tension vire aux éclats Ref : Ooooooooooh Mon cœur bat encore mais j’le traine comme un poids mort Ooooooooooh Entre l’besoin de se tailler et l’envie de tout péter Ooooooooooh J’me sens aussi vivant qu’une fôret sous l’ciment Ooooooooooh Entre les murs et le grillage de ce tombeau d’oiseaux d’passage Trajectoires brisées de ces lézardes murales Sinueuses, elles se reflètent sur mon crâne d’écailles Je les connaîs par cœur les ai suivi du bout du regard Quitte à étriper le temps autant choisir ses armes Voyou, vaurien, malade, chien Le costar que vous me taillez s’harnache bien Cette sombre cellule se fond à ma parure J’sature, sûr, un jour j’en boufferai les serrures Silence viscéral, canope sociétale, L’hématome des menottes jusqu’à ma raison s’étale. Votre morale tachycarde, la peur devient vénale, L’absolu du pénal jette le libre en position fœtale Mitard, ration, matons en factions Quête de l’air à tâtons, d’la lumière par fractions Le portique panoptique ferme l’enclave des sauvages Que brulent les damnés pour que tremblent les esclaves Ref : Ooooooooooh Mon cœur bat encore mais j’le traine comme un poids mort Ooooooooooh Entre l’besoin de se tailler et l’envie de tout péter Ooooooooooh J’me sens aussi vivant qu’une forêt sous l’ciment Ooooooooooh Entre les murs et le grillage de ce tombeau d’oiseaux d’passage Regarde-moi… Regarde moi j’te dis ! Je n’suis que l’expiatoire saignant sur lequel tu expectores sans cesse Le spectre aux mains poreuses, le mauvais esprit de ta société, Celui qui t’assure que tu suis le sain côté de ta si ascète santé sociale Mais tu le sais, ma cellule n’est pas tant plus sombre et étriquée que la tienne La tienne est bâtie sur tes soupirs et tes doses de spasfon dont tu te gaves pour ne pas vomir ton aigreur et résignation Ce monde crée ses marginaux et ses propres déchets On alimente le manichéisme pour détourer les éléments défectueux et les exploser en place publique Mais… Si l’oiseau a du plomb dans l’aile c’est parce qu’on a offert une carabine chargée à chaque citoyen Et ça s’émeut lorsqu’un taulard se pend… Consolation qui pue la larmoyante empathie d’une société qui se croit juste… Tous des hypocrites ! Mais elle est enfin prête. Cette corde artisanale cousue avec du fil de temps J’espère qu’elle tiendra car moi… moi je ne le peux plus. Non je n’en peux plus ! Je ne serai plus l’exemple obscur de votre culpabilité ! Plutôt battre de l’aile brisée que de ramper à vos pieds Je vous laisse avec vos propres démons, vous, les angéliques magnifiés. Et demain… Demain les murs tomberont… Et les barreaux fonderont… Et enfin cette lourde porte de plomb elle ne sera plus ! Ref : Ooooooooooh Mon cœur bat encore mais j’le traine comme un poids mort Ooooooooooh Entre l’besoin de se tailler et l’envie de tout péter Ooooooooooh J’me sens aussi vivant qu’une forêt sous l’ciment Ooooooooooh Entre les murs et le grillage de ce tombeau d’oiseaux d’passage
5.
Je voudrais pas crever Avant d'avoir connu Les chiens noirs du Mexique Qui dorment sans rêver Les singes à cul nu Dévoreurs de tropiques Les araignées d'argent Au nid truffé de bulles Je voudrais pas crever Sans savoir si la lune Sous son faux air de thune A un coté pointu Si le soleil est froid Si les quatre saisons Ne sont vraiment que quatre Sans avoir essayé De porter une robe Sur les grands boulevards Sans avoir regardé Dans un regard d'égout Sans avoir mis mon zobe Dans des coinstots bizarres Je voudrais pas finir Sans connaître la lèpre Ou les sept maladies Qu'on attrape là-bas Le bon ni le mauvais Ne me feraient de peine Si si si je savais Que j'en aurai l'étrenne Et il y a z aussi Tout ce que je connais Tout ce que j'apprécie Que je sais qui me plaît Le fond vert de la mer Où valsent les brins d'algues Sur le sable ondulé L'herbe grillée de juin La terre qui craquelle L'odeur des conifères Et les baisers de celle Que ceci que cela La belle que voilà Mon Ourson, l'Ursula Je voudrais pas crever Avant d'avoir usé Sa bouche avec ma bouche Son corps avec mes mains Le reste avec mes yeux J'en dis pas plus faut bien Rester révérencieux Je voudrais pas mourir Sans qu'on ait inventé Les roses éternelles La journée de deux heures La mer à la montagne La montagne à la mer La fin de la douleur Les journaux en couleur Tous les enfants contents Et tant de trucs encore Qui dorment dans les crânes Des géniaux ingénieurs Des jardiniers joviaux Des soucieux socialistes Des urbains urbanistes Et des pensifs penseurs Tant de choses à voir A voir et à z-entendre Tant de temps à attendre A chercher dans le noir Et moi je vois la fin Qui grouille et qui s'amène Avec sa gueule moche Et qui m'ouvre ses bras De grenouille bancroche Je voudrais pas crever Non monsieur non madame Avant d'avoir tâté Le goût qui me tourmente Le goût qu'est le plus fort Je voudrais pas crever Avant d'avoir goûté La saveur de la mort...
6.
Plus tard 02:53
Plus tard ? Plus tard, je me vois plus loin, A vadrouiller entre les phares, A zoner dans tous les bars. Je me vois éraflé, rongé à l’âme. La rage au ventre et le rire aux larmes. Je me vois acteur défiant le formel. Cour au jardin et enfer au ciel. Je me vois chanteur fou crachant sur les hymnes carrées Vagabond criard et artiste barré Plus tard je me vois jeune Plus tard je me vois jeune, enfant Je me vois infatigable, increvable Plus tard, je me vois damné inflammable Je me vois tout feu, tout flammes A deux ? Sans drame ? Je me vois suant l’envie d’horizon, Rendre au diable l’indécision Malandragem filant sans port d’attache Les ongles brunis par la terre, le cœur rêche qui s’arrache Plus tard, je vois des cicatrices où coulent les passions à venir Les pupilles brulées les racines qui se déchirent Plus tard, je me vois voiles Plus tard, je me vois voiles au vent Déboussolé mais l’est dans la poitrine, Je me vois défiant les méfiants, les vides de sang. Bouillant, sanguin, douce sève, Plus tard je vois des caresses sur des lèvres Et des poings sur des boucliers Plus tard les barrières auront brulées. Je me vois fondu coulant sur l’incertain. Plus tard le ciel touchera l’horizon. Plus tard le revers sera verso. Plus tard je me vois salto. Plus tard je ne me vois pas vivre Plus tard je ne me vois pas vivre, je me vois vivant.
7.
Des écorchés vifs qui se mettent à nu Explosant leur folie à la face d’inconnus, Ils voudraient les réveille qu’ils voient une autre face du monde Qu’ils sortent de leurs carcans, de leur routine immonde. En face se terrent les regards, se ferment les tympans Apeurés par ces échos tintants. Car s’exprimer en public n’est que le fait d’un fou monsieur, Oui Monsieur, s’exprimer n’est que pour les frêles et les flous ! Les pavés sont le tapis de la cour de Babel où la rue est notre langage La calle es mi idioma ! Des arrachés qui ont pour salon les places Croquent la vie tels des féroces voraces Pour rendre éternelles toutes leurs douces fredaines Expirent les volutes d’un brûlot Carpe Diem Les braves gens changent de trottoir, détournent les yeux Tirent par la main leurs gamins trop curieux Mais le minot fredonne car le libre est fécond « Papa, papa, papa ! Plus tard je veux être vagabond ! » Les pavés sont le tapis de la cour de Babel où la rue est notre langage La calle es mi idioma ! Et nous on attire les passants grâce à des accords pêchus Saltimbanques par tous temps, joyeux drilles bienvenus Car tout devient festif quand on survole seulement les mots Mais écoute bien mon p’tit bonhomme, le troubadour n’est pas apo… Car si on nous parque et grillage nos avenues Menotte nos camarades, enferme les saugrenus On rangera nos guitares et nos sourires mielleux Pour retrouver au fond d’nos tiroirs quelques pavés poussiéreux ! Les pavés sont le tapis de la cour de Babel où la rue est notre langage La calle es mi idioma !
8.
Canicule ou neige grise mine, Elle avance sans fin dans sa routine Les cheveux blancs et le visage tranché Elle traine les pieds, la démarche usée Elle tire ses souvenirs Dans un cabas délavé Dont les roues obsolètes Ont depuis longtemps été jetées Peu lui importe, elle continue à charrier son passé Peu lui importe les étincelles et le bitume sciant l’acier Ref : Elle se fout des badauds qui se marrent Elle emmerde les passants hilares Elle tire son cabas de ses mains calleuses En montrant son majeur à la faucheuse Cabossée par les regards amusés Elle se renfrogne derrière un regard braisé Elle le sait qu’ils la voient sénile Vieille folle acariâtre qui lentement s’effile Ils s’adressent à elle comme à une enfant Mais ce sont eux les gamins insolents. Alors elle racle le béton avec son cabas Elle griffe le présent par la lenteur de ses pas Peu lui importe que le monde cavale Peu lui importe les cris et les râles du métal Ref : Elle se fout des badauds qui se marrent Elle emmerde les passants hilares Elle tire son cabas de ses mains calleuses En montrant son majeur à la faucheuse Mais un jour, l’acier ne tient plus qu’à un fil Elle arpente à l’aurore la silencieuse ville Et dans un dernier élan, les yeux embrumés Le cabas tombe sur le sol bétonné Son passé se déverse lentement sur le trottoir Et un doux vent balaye son histoire Toutes ses babioles se dispersent dans la cité Que les passants piétinent sous leurs pas pressés Mais dans le brouhaha une gamine s’approche Ramasse une photo terne qu’elle glisse dans sa poche Ref 2 : Elle salue les badauds qui passent Elle sourit aux passants qui tracent Elle sautille entre les tristes sirs Et grimace face à l’avenir
9.
Tout s’paye, régalons les, galeux à vos galets (x4) Hey p’tite tête, c’est l’heure d’se faire vacciner, Une piqure de rappel pour ne pas oublier Que le pire des virus repointe le bout d’son nez, Pandémie totale, il squatte même la télé. Interview de raslar au journal en duplex, Idées sales voulant tout repeindre au tipex, Innocents attaqués à coups de triplex, Nationalisme c’est l’retour au silex. Il est temps d’se lever, d’se révolter dar-dar, Qu’on djerte les fachos, que vive un monde de bâtards ! Ya du ménage à faire, certains ont des avatars, Car les chemises brunes s’cachent sous les costards. Chasse aux sans-papiers, forum sur l’islamisation, D’une certaine occupation, ya des putrides émanations. Organiser à Vichy l’sommet d’l’immigration, C’est plus l’bruit des bottes c’est un claquement de talons ! Certains ont même des galons pour leur violence inégalée Mais tout s’paye, régalons-les, galeux à vos galets ! Certains ont même des galons pour leur violence inégalée Mais tout s’paye, régalons-les, galeux à vos galets ! Trouver sa vie, sa voix ça vient, Je me savais savant savez Vous que la vie ça va, ça vient, Et que les aveux se savourent. Les vieux savent souvent qu’avant, La vie savourait les saveurs, Mais ces vieux souvenirs d’antan, Ne font que les rendre plus sourd, Certains n’attendant d’autres temps, Trouvent souvent plus important, De condamner les importuns, Plutôt que de serrer les dents. Alors s’étend le temps qui tend, A faire s’ignorer les passants, Etant devenu un passe-temps, De faire marcher les gens qui courent. Mais je passe et dépasse toute cette foule, toute cette masse Qui refoule ses envies et se voue à la survie. Moi je m’en fous je me casse avant que je n’trépasse. Ici j’étouffe quoiqu’je fasse, je suffoque sous cette crasse ! Si ce présent dégueulasse est l’apogée d’l’humanité Alors blindé d’animosité, j’gonfle les rangs d’l’animalité. Un danger, une menace, une liberté bien tenace Qui cabosse avec panaches tous vos carrosses et vos palaces Et votre grâce encrassée, offrez-la au brasier, Car j’embrasse les braises pour enflammer mon phrasé. Plutôt qu’le silence des pantins et les bovins grassouillets, Je joins les meutes hurlantes et les carrioles bariolées ! Ils ont voulu pécher de l'électeur dans des tamises bleu haine, Noyer ce peuple dans des histoires de crises, de terreurs. Appelant aux représailles, la stratégie du choc Utilisant la peur pour soumettre les cœurs. Désignant un ennemi intérieur, plus de peur, plus de fureur Pas facile de voir plus loin dans une pensée cloisonnée, isolée. Les médias comme espace de visa Feignant des conjonctures, qu'ils tranchent à coup de bien, de mal, Désignant l'ennemi barbare et brutal, Appelant à se fermer derrière des murs, des frontières Alors que l'universalisme commence à briller de sa lumière
10.
Intro : J’traîne les pieds, maussade, dans un énième défilé Ça ressemble à une merguez party… C’est bon, ok ! J’reste motivé, motivé, motivé… Encore une cause perdue, cerné, entouré de gens consternants Oh ça va ! Recto verso, vice et versa si cette version ne te plait pas Regarde, ya du bleu devant, ya du bleu derrière. « Ah tiens salut » yen a même à côté de moi Aller de A à B puis de B à A, c’est le B.A.BA syndical, tout le monde j’rentre chez soi Mais moi, j’crois, j’crois, j’crois… bah j’croasse des slogans mais bon… j’y crois plus vraiment D’façon on est des bulots au boulot ou autre mollusque qu’on fait crever en r’serrant l’rang Bon admettons, j’grossis l’chiffre, bonne conscience, j’rajoute ma brique Mais bon, demain on s’ra 13 milliards pour les syndics et racine de pi pour les flics. Ah putain ! Tous ces gobes miettes qui s’font la gueguerre ! Putain moi, ça m’fait gerber Encore putain ! C’est à qui qu’aura l’droit d’bouffer l’blé alors qu’ils oublient qu’ils sont tous boulangers Cynique à mon âge, vois-tu, ya d’quoi s’marrer ou chialer, au choix On n’a pas du tout bien m’expliquer et les pissenlits j’les ai entamés du mauvais côté Ah tiens, ça frétille en début de cortège, ça gigote en s’bousculant Ça crie, ça chouine, enfin d’l’animation, ça a l’air marrant j’vais faire un tour devant Woooh ! Barricades enflammées et rues ensablées, Pluie de lacrymos hurlantes et de pavés volants Enfin ça sent l’rude militant BAM ! J’ai vu tes yeux, Oh belle… J’suis tombé dedans… Bercé par le chant des sirènes Entamons notre révolte dansante Je glisse ma menotte au creux de la tienne Sur le son des grenades assourdissantes Les flaques carmin, les reflets vermeils Peignent le ballet, le tohu-bohu De ceux qui mettent leur rage en bouteille Et rajoute au goulot un morceau de tissu Les chiens de gardes des vautours Veulent nous déchirer oh ma reine Irrité, je m’excuse mon amour Car je sais que mes écarts lacrymaux gênent Ref : Mi Louise, Michel, Je suis groggy devant sa prestance comme un communard en action Oh ma belle, oh ma mie J’t’offrirai un bouquet de bleusailles pour embellir notre swingolution Il y a d’l’amour dans l’subversif La vraie passion est politisée Ceux qui en jactent omettant les révoltés Ont dans la bouche un macchabé Les barricades comme nid d’amour Les uniformes seront affables J’irais dépaver des palaces Pour que les bleus restent de marbre « Oui M. l’agent ? En garde à vue ? Tu vois pas qu’j’suis occupé, Alors bouge ta race et oublie pas d’aller d’faire… » Encastré, entre tonfas et boucliers Nous effleurons ces beaux hommes casqués Forces de l’ordre ou gardiens de la paix A quand les kamikazes de la fraternité ? Sur le ram dam, joue du talon Jusqu’à broyer de la coquée Susurre-moi l’insurrection Murmure-moi ce ravage ravacholé Ref : Mi Louise, Michel, Je suis groggy devant sa prestance comme un communard en action Oh ma belle, oh ma mie J’t’offrirai un bouquet de bleusailles pour embellir notre swingolution Je me faufile sereinement sous les bandanas fumants, Pour faire fondre ces fausses infos dont vous êtes follement friands Ceux que vous appelez déviants ou barbares violents criards Sont les Homo Sacer face aux cerbères qui saignent les foulards « Mais que nos vies valent-elles ? » Que dal ! Pensez-vous qu’ils en ont à battre des états d’âmes des automates Génération jetable à l’avenir déjà crashé Marginal ou précaire, qu’une question d’longueur de cordée Assez d’être yeux écarquillés, Devant les écarts qu’il y a Ça cesse d’être éparpillé S’rendre visible quitte à s’griller Dévitalisation, déjà un pied dans le tombeau social, Valser avec les balles ne ferait qu’en faire rougir la dalle Alors sous les cagoules ne se cachent pas des salopards flicards Mais les humiliés, révoltés, ayant trouvé commun étendard Ils se risquent à l’ultime assaut Flairant la mort ou l’cachot Brulot au fond des nasaux Libérés des rôles vassaux Ils changeront l’scénar sans passer par les doléances Grenades contre lances pierres, mais dis-moi : où est la violence ? (Alors si je me perds, je m’abime à frôler tes lèvres C’est pour embraser la pulpe, le grain de ces doux rêves) Ref : Mi Louise, Michel, Je suis groggy devant sa prestance comme un communard en action Oh ma belle, oh ma mie J’t’offrirai un bouquet de bleusailles pour embellir notre swingolution (x2)
11.
Réalité absente sur des couleurs d’absinthe J’crois qu’le monde m’a absous, il n’y a plus d’enceintes J’entame ma descente vers ces songes ruisselants Une chute sans fin dans ces rêveries qui suintent Ces douces vapeurs d’opium m’exilent dans un monde sans forme Repères et normes lacérés par des spectres difformes Ma conscience s’orne d’apparats des plus entachés Pour éviter de sombrer dans cette onirie crachée Un souffle de hash me tranche et m’arrache De ma constance lâche jusqu’à ma démente rage Il brule le réel, carbonise le placide Insinue dans mon esprit une douce saveur acide Mes certitudes vacillent et ma servitude se vrille Les murs de ma cellule sont ceux de mon esprit J’me sens serein, ivre de non-sens J’ai opté pour la folie plutôt qu’pour la décence Là je sens racler les parois de mon rêve Grinçant, crissant sous de millions d’esprits blancs J’ouïe le gong morbide du fameux jour frabieux Sonnant le glas de mon trip considéré scabreux On me noie dans des litres d’éthanol strident Striant tous mes synapses trop crasseux trop strassés Le Bic se fait aspic et l’encre acrylique Mes chicots grincent, gargarisés à l’ascorbique Cette garce increvable me ronge les errements Elle finasse et lisse mon cadavre naissant Elle tenaille redresse ma scoliose mentale Désinfecte mes entailles, javelise mes entrailles Elle me taillade, moi la marmaille célophanée J’implore pour que s’arrêtent ces rouages de lames élimés Alors j’appelle l’ulcère et espère la syncope Pour que cessent ces flashs de cet immonde stroboscope Elle m’a suivie, désarticulée, démarche lente, Celle qui, à jamais, je voulais voir absenthe…
12.
Elle s’en venait du bois joli Elle s’en venait du bois joli Son panier plus que rempli Son panier plus que rempli Les passants s’interrogeaient Les passants s’interrogeaient Sur c’que la belle pouvait cacher Sur c’que la belle pouvait cacher « Hé ma jolie qu’est-ce qu’il y a dans ton cageot ? - C’est une barre à mine pour les rotules des machos » Ref : Ni Dieu, ni maître, ni famille, ni patron Féministes autogestion ! Ni Dieu, ni maître, ni famille, ni patron Féministes insurrection ! Elle s’en venait du bois joli Elle s’en venait du bois joli Son panier plus que rempli Son panier plus que rempli Les passants s’interrogeaient Les passants s’interrogeaient Sur c’que la belle pouvait cacher Sur c’que la belle pouvait cacher « Hé ma jolie qu’est-ce qu’il y a dans ton landeau ? - C’est des caillasses pour la tronche des fachos » Ref : Ni Dieu, ni maître, ni famille, ni patron Féministes autogestion ! Ni Dieu, ni maître, ni famille, ni patron Féministes insurrection !

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released April 20, 2018

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Les Coureurs de Rempart Grenoble, France

Chanson rock libertaire

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Information: lescoureursderempart@gmail.com

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